Un engagement pour la vie
Hommage à Marcel Petit décédé le 13 octobre 2010 :
Président de notre Association Départementale des Déportés, Internée et Résistants Patriotes de Seine et Marne depuis 25 ans, Marcel PETIT était aussi membre du Comité National, Président du Comité d’entente des associations d’anciens Combattants de Dammarie-les-Lys, vice-Président du comité du Mémorial du Dernier Convoi de Déportés en Seine et Marne et Président des Conseillers auprès de auprès de l’ONAC/VG. Sa voix portait aussi dans les collèges et lycées du Département lors de la préparation du Concours National sur la Résistance et la Déportation , et même au-delà de nos frontières, puisqu’il allait tous les ans au Centre de rencontre et de Documentation d’Hinzert dressé sur l’emplacement du camp SS où il a été envoyé au titre de NN par le convoi du 26 juin 1942 alors qu’il n’avait que 15 ans. Il avait auparavant passé trois mois à la prison de Fresnes.
Pendant ses 34 longs mois dans l’univers concentrationnaire, il connaîtra successivement les prisons de Wittlich de Breslau où il est jugé avec 5 autres camarades dont 2 seront condamnés à mort et décapités, Marcel et 3 de ses compagnons seront condamnés à 5 ans de détention. Il connaîtra les camps de Gross-Rosen, Dora, Nordhausen et enfin le camp de Bergen-Belsen où étaient envoyés pour les faire mourir les malades qui ne pouvaient plus travailler. Dans ce camp 35.000 morts ont été dénombrés entre février 44 et la libération le 15 avril 1944 par les armées britanniques (dont Anne Frank et sa Sœur). Après la libération il y aura encore plus de 15.000 morts.
A son retour en France, Marcel qui a 18 ans et demi n’est que l’ombre de lui-même, il est atteint de Tuberculose et souffre de dysenterie. Il passera 2 ans en Suisse pour tenter de retrouver la santé. Les séquelles de son long parcours dans les camps ne le quitteront jamais. En rentant de Suisse il se marie, travaille quelque temps à la cordonnerie de son père, puis à la SNECMA à Melun.
A la recherche d’air pur il partira avec son épouse Huguette qui l’a toujours aidé à tenir, dans le Morvan où il deviendra éleveur de volailles.
En 1963, il revient à Dammarie-les-Lys où le Maire mais aussi l’ami, ancien résistant, Marcel POUVREAU lui offre un emploi dans les services municipaux. Cela lui a permis de se stabiliser et de gravir peu à peu les échelons, Durant ces périodes, Marcel PETIT, homme de conviction et d’action n’a cessé d’être de tous les combats syndicaux, mais aussi des combats pour la paix et la liberté au sein de diverses associations, dont la FNDIRP.
En 1985, suite au décès de notre Président Départemental Pierre CHOSMANN, il prend la Présidence de l’ADIRP de Seine et Marne qu’il conduira de main de maître avec l’aide de son épouse Huguette qui sera secrétaire de notre Association départementale jusqu’à sa mort survenue le 18 octobre 2005, 5 ans presque jour pour jour avant le décès de Marcel.
Ce décès, ajouté à ses problèmes de santé, l’avait terriblement fragilisé. Il a dû à plusieurs reprises être hospitalisé. Il a très souvent parlé de s’arrêter pour se soigner, mais dès qu’il se sentait mieux, très souvent contre l’avis de son docteur, il reprenait ses activités au sein de notre Comité départemental. Il considérait comme un devoir, la nécessité de transmission de la mémoire aux jeunes générations, afin qu’ils sachent où les idées xénophobes, racistes, antisémites menaient. Témoigner et Témoigner encore, dénoncer les négationnistes qui refusant le verdict de l’histoire tentent de la réécrire à leur façon. Depuis longtemps Marcel avait fait sienne les paroles de notre Camarade Marcel PAUL cofondateur de la Fédération Nationale des Déportés, Internés, Résistants et Patriotes, qui avait dit parlant des actions à mener : « Nous sommes condamnés à aller jusqu’au bout » Marcel est allé jusqu’au bout
Quand il m’a téléphoné pour que je le représente à la remise des prix aux lauréats du concours sur la Résistance et la Déportation à la préfecture, il n’était déjà pas bien et partait sur l’Ile de Ré « se refaire une santé ». Au mois d’août, alors que nous préparions par téléphone la réunion programmée pour le 10 octobre dernier, il m’a reparlé de sa santé de plus en plus défaillante. Conscient de sa fragilité il m’a dit qu’il était urgent de passer la main à nos héritiers naturels les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation et d’inviter Maryvonne Braunschweig sa présidente pour préparer le passage de relais.
Croyez-moi mes amis, s’il a dit qu’il se sentait mal, c’est qu’il l’était vraiment. Marcel était de cette trempe d’homme pour qui la vie est un combat au quotidien. Combien de fois a-t-il pensé être obligé de s’arrêter, mais il suffisait qu’il ouvre un journal, qu’il trouve un article négationniste, une profanation de sépulture, le vandalisme d’un lieu de mémoire pour oublier ses propres souffrances et qu’il rebondisse à nouveau. Il avait l’habitude de dire « la triste expérience inoubliable de mes 34 mois de captivité, m’interdit à jamais de rester muet. Mon devoir est au contraire de transmettre à mes enfants, mes petits enfants, à mes arrières petits enfants … que les générations futures sachent ce qu’a été le nazisme, ce qu’ont été ces camps où tout était programmé pour avilir l’homme tout en l’exploitant jusqu’à la mort, en l’éliminant s’il était ou devenait selon leurs critères improductif.
Ce qui le peinait le plus, c’est de ne pouvoir répondre comme il l’aurait voulu aux nombreuses sollicitations des écoles, collèges et lycées pour témoigner de son expérience dans ces camps de la mort. Au dernier Congrès de St Fargeau-Ponthierry, il a rappelé combien le devoir de mémoire et nos témoignages étaient importants. Il allait avec Louis Fussinger et leur camarade Hollandais Van Rijckevarcel jusqu’en Allemagne sur les lieux même d’Hinzert où s’élève l’Académie-Mémorial- Musée mais aussi un centre de documentation et d’échanges sur la période du nazisme, fondée en 1954 sur le lieu même du Camp spécial SS appelé officiellement ‘’SS Sanderlager Hinzert’’ où il fût amené en 1942 alors qu’il venait d’avoir 15 ans. Marcel aimait se retrouver là-bas pour rencontrer des lycéens et universitaires Allemands, Polonais et Français, qui après avoir visiter les lieux et l’exposition permanente se retrouvaient avec ces trois rescapés de l’enfer pour un échange pédagogique très utile pour faire comprendre aux jeunes comment le nazisme et son idéologie meurtrière avait pu voir le jour en Allemagne, s’étendre et porter sa terreur sur toute l’Europe avec la complicité de certains gouvernements dont celui de la France dirigée par Pétain. Il terminait toujours ces interventions par un appel à la vigilance avec les paroles du Dramaturge Allemand Bertold Bretch. « Le ventre est encore fécond d’où a surgi la bête immonde ».
Au retour de son dernier voyage en Allemagne, quand il m’avait fait part de son état de fatigue, et de son espoir de se refaire une santé sur l’Ile de Ré, je lui avais conseillé de bien se reposer car nous avions encore bien besoin de lui. Au mois d’août il m’a annoncé que ça n’allait toujours pas et a programmé la réunion du 12 octobre. C’est notre dernier échange, avant d’apprendre par Geneviève son amie, qu’il venait d’être hospitalisé. Après des nouvelles de plus en plus alarmantes, elle m’a appris le 13 Octobre, son décès.
Aujourd’hui , nous mesurons le vide qu’il laisse, vide qu’aucun de nous ne peut combler. Nous ne devons jamais l’oublier son courage et combien il comptait comme nous tous sur les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation pour continuer le combat, pour que la vérité historique sur cette période soit sauvegardée, pour que les milliers de morts ne tombent pas dans l’oubli. Fils, Filles de Déportés, d’Internés, allez grossir avec vos enfants les rangs des Amis de la Fondation, rempart contre l’oubli et la résurgence d’une idéologie raciste, antisémite, et xénophobe porteuse de haine et de conflits.
Jean Lafaurie - Secrétaire Général ADIRP 77
Communiqués de Presse de la FNDIRP, le 28 avril 2010 :
La FNDIRP s’indigne des propos tenus par Jean-Marie Le Pen, le 25 avril 2010 au micro du Grand Jury RTL / LCI / Le Figaro : « Feindre de croire que le maréchal Pétain était responsable de la persécution des juifs pendant la guerre était une pensée scandaleuse »
La FNDIRP rappelle :
- - la promulgation par le gouvernement de Vichy, de sa propre initiative, des statuts des juifs d’octobre 1940 et juin 1941.
- - La rafle du Vel’d’Hiv du 16 juillet 1942 organisée par les autorités « françaises » dépendant de Pétain.
- - les rafles de l’été 1942 en zone non- occupée
- - la participation des forces de gendarmerie et de la police « françaises » à la garde des camps d’internement dont ceux de Drancy (jusqu’à l’arrivée de Dannecker), de Pithiviers et de Beaune- la- Rolande, entre autres.
La FNDIRP aurait souhaité que les organisateurs de l’émission « Le Grand Jury » témoignent, eux aussi, de leur indignation.
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En Espagne, le juge Garzon est poursuivi et risque une condamnation pour avoir, malgré la loi d’amnistie, continué ses investigations sur les crimes commis sous la dictature franquiste et qui selon lui, entrent dans le champ d’application des poursuites pour crimes contre l’humanité.
La FNDIRP s’indigne de ses poursuites et témoigne de sa totale solidarité au juge Garzon et aux familles des victimes des exactions de Franco et de ses affidés.
Vouloir effacer ces crimes constitue un déni de l’histoire qui ne peut qu’être néfaste à la démocratie espagnole.
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Journée Nationale du Souvenir de la Déportation du 25 avril 2010
Monsieur Le Maire
Monsieur le Sénateur
Madame le Conseiller général
Camarades et Amis du Monde Combattant et Associations Patriotiques
Mesdames, Messieurs,
Il y a 65 ans, les Armées alliées en poursuivant jusqu'à leurs derniers retranchements les armées nazies, découvrirent les camps d’exterminations et toute l’horreur de l’univers concentrationnaire. Partout des cadavres que dans les derniers mois les fours crématoires n’arrivaient plus à faire disparaître. Parmi eux, des spectres aux yeux exorbités circulaient, étonnés d’être encore debout et vivants. Les plus valides aidaient les malades qui voulaient voir les libérateurs. Pour beaucoup d’entre eux ce sera l’ultime moment de joie.
Dans un article du bulletin Municipal, je rappelle les dates de libération des divers camps d’exterminations et de Concentration, en commençant par le camp d’Auschwitz le premier libéré par les troupes soviétiques : 1.100.000 juifs, dont 200.000 enfants y ont trouvé la mort. A ces victimes juives s’ajoutent celles des camps de Treblinka, Sobibor, Belzec qui comptent à eux trois plus d’1.070.000 morts ; 600.000 rien que pour le Belzec, ce camp sans baraque pour loger les arrivants envoyés dés leur arrivés aux douches de la mort. Certains étaient asphyxiés directement au gaz carbonique dans les camions qui les transportaient. Pour ces camps d’exterminations, peut-on vraiment parler de libération ? J’ai encore en mémoire, le discours prononcé en 1997 par Madame Simone Jérôme alors première adjointe de Monsieur Pasquier. Parlant de ce camp, elle a dit avec juste raison « On ne libère pas un cimetière, et Auschwitz est le plus grand cimetière du Judaïsme Européen ».
Nous ne devons jamais oublier que 76.000 juifs dont 2.000 enfants ont été arrêtés par des policiers français, obéissant à l’ordre du Gouvernement de Vichy se faisant ainsi complice du génocide.
Nous ne devons jamais oublier non plus que c’est avec la complicité de Vichy que les 90.000 opposants et Résistants, qui n’avaient pas été tués par les tortionnaires de la milice ou de la Gestapo se sont retrouvés dans les camps de concentration. Ce sont des policiers français qui m’ont arrêté, le 14 juillet 1943. Ce sont des policiers Miliciens aux ordres de Darnand qui ont fusillé, le 24 février 1944, 12 de mes camarades.
Le 6 avril dernier, avec mon ami Jean-Paul Dromigny, nous avons accompagné 75 élèves du collège Jules Verne à la projection du magnifique film de Rose Bosch « LA RAFLE ». Il rappelle justement la complicité du Gouvernement de Vichy, de Pétain et Laval dans la rafle du 16 juillet 1942 de 13.000 juifs de Paris, de leur internement dans des conditions totalement inhumaines au Vélodrome d’Hiver. Tous les Collèges et Lycées de Provins se sont mobilisés pour que ce film capable de susciter une vraie prise de conscience historique soit vu par leurs élèves (un millier de jeunes, avaient déjà vu ce film au 6 avril, d’après le projectionniste). Il est tout à fait souhaitable de donner aux jeunes de Nangis la même opportunité, de réfléchir, eux aussi, sur cette période de notre histoire.
Car nous ne devons jamais oublier ni l’obéissance criminelle, l’ignominie des bas instincts de certains s’acharnant sur des victimes qui ne pouvaient pas croire ce qui leur arrivait, ni l’indifférence de ceux qui ne se sentaient pas concernés. … ni surtout la fraternité, la solidarité les aides spontanées, les actes d’héroïsme nés du REFUS DE L’INACCEPTABLE. Nous ne devons pas oublier ces CHOIX jaillis des consciences. C’est pour toutes ses raisons que ce film mérite d’être vu particulièrement par les jeunes.
En cette commémoration du 65ème anniversaire de la libération des camps, et du 65ème anniversaire dans quelques jours de l’anéantissement et de la capitulation de cette Allemagne nazie, nous ne devons pas oublier que cette victoire n’est pas seulement une victoire militaire réalisée grâce à l’intervention des armées alliées. C’est la victoire d’HOMMES, de FEMMES, qui au-delà de leurs idéologies, de leurs croyances, de leurs nations respectives, de leurs origines sociales, ont regroupé leurs forces, leurs énergies pour VAINCRE ensemble l’inacceptable.
Des nostalgiques de cette période refusant encore aujourd’hui le verdict de l’histoire, tentent de la réécrire à leur façon, minimisant les crimes, et ranimant à tout propos l’idéologie antisémite, raciste et xénophobe.
Si Aujourd’hui nous laissons dire, demain on laissera faire.
Les crises économiques sont un terreau fertile pour le développement d’idées ultra nationalistes au bouc émissaire toujours identique : l’étranger, le différent. Ces extrémistes cherchent des adeptes parmi les jeunes désœuvrés ou en mal de reconnaissance.
En France, la Presse signalait dernièrement que sur leurs ordinateurs certains élèves choisissaient le portrait d’Hitler en fond d’écran et des chants SS en fond sonore. Les sites néonazis se multiplient sur Internet et sont de plus en plus visités. Qui aurait pu penser que 65 ans après notre libération, nous, survivants de cette tragédie, aurions à ressentir cette angoisse bien présente ? Craintes, pour les générations futures, après tant d’espoirs et de luttes pour un monde meilleur.
Cette journée Nationale du Souvenir de la Déportation nous permet de rendre hommage aux victimes de la barbarie nazie. Mais pour que leurs martyrs ne soient pas désespérément vains, cette journée se doit également et surtout d’être un appel à la vigilance, un appel à cette unité qui a permis, il y a 65 ans, de vaincre et de retrouver la paix, la liberté, d’aspirer avec de nouvelles règles, à plus de justice sociale et au respect de la dignité de chacun, seuls garants de sécurité et de progrès dans un monde apaisé.
LE SINISTRE CHARIOT
Je n'oublierai jamais le sinistre chariot
Que nous tirions à vingt de la gare à Dachau.
Derrière nous le kapo le SS et son chien
L’un guettant nos mollets, l’autre nos bas de reins
Car malheur à celui qui, pour se reposer,
Laissait le moindre mou à son cruel harnais,
Le kapo guettant nos moindres défaillances
Ne faisait par ses coups qu’augmenter nos souffrances.
Dans ce chariot des morts, nos compagnons, nos frères
Qui ne connaîtront jamais la paix d’un cimetière.
Car pour ceux qui demain ne seront que poussière,
Pas de tombe, pas de fleurs, pas la moindre prière.
Comme nous tous ils avaient rêvés d’une victoire
Et nous les amenions vers les fours crématoires
Avec, pour oraison, les cris de nos bourreaux
Et puis les grincements du sinistre chariot.
En tirant je pensais, sans vouloir l’avouer,
Qu’un jour ce serait moi que d’autres tireraient.
Alors pour m’évader de ces sombres pensées
Et prouver à moi-même que j’étais bien vivant,
J’oubliais la douleur faite par mon harnais
Et tirais comme un fou, tout en serrant les dents.
Jean Lafaurie - Rescapé de Dachau - Matricule 73.618
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07.04.2010 : « La bête immonde n’est pas morte, la crise actuelle l’a même réveillée».
Il y a multiplication d’actes de profanations dans les cimetières et lieux de cultes, des attaques « idéologiques » et physiques sur certaines personnes, les sites néo-nazis prolifèrent, les informations sont alarmantes :
Non la bête immonde n’est pas morte. Les crises fragilisent, nombreux sont ceux qui sombrent dans la facilité de désigner un bouc émissaire, faux coupable d’une société malade.
Les crises ont toujours été un bon terreau pour les fascistes, les ultra nationalistes et extrémistes de tous bords. L’étranger a toujours été montré comme le responsable des problèmes. C’est tellement plus facile que de chercher les vraies raisons, les vrais coupables, que de mettre en place les vraies solutions … aujourd’hui comme hier.
C’est la crise en Allemagne (due en partie aux accords de Versailles) qui a fourni le terreau où s’est développé peu à peu le nazisme. Ce n’est pas un hasard s’il réapparaît sur plusieurs sites, si des jeunes s’y laissent prendre. Le 4 avril, le Parisien a publié un article qui m’a fait bondir d’indignation : des élèves de Chauny (Aisne) ont en fond d’écran de leur ordinateur la photo d’Hitler et des chants nazis comme fond sonore. C’est une dérive inadmissible qui ne doit pas se banaliser.
Actuellement le Film « La Rafle » rappelle à ceux qui ne l’ont pas connue, et au-delà, de ceux qui tentent de la faire oublier, la responsabilité de l’Etat français dans la déportation des juifs de France. Il démontre aussi dans les situations extrêmes la confrontation des comportements individuels, révélation parfois de ce que l’humanité à de meilleur, mais aussi, hélas, pour certains individus les pires et monstrueuses bassesses.
La crise nécessite plus que jamais une cohésion des volontés de paix, plus de solidarité, plus de fraternité, plus de justice, plus de fermeté et de présence auprès des élus et des décideurs.
Je témoigne et témoignerai encore, inlassablement pour mettre en garde les jeunes, avec l’espoir qu’ils retiendront l’essentiel et oeuvreront à leur tour à l’élaboration d’un monde de paix.
Jean Lafaurie
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Aujourd’hui 13 mars 2010, nous venons de perdre un poète, un chanteur, un ami Jean Tenenbaum dit Jean Ferrat.
Chaque fois qu’il chantait « Nuit et Brouillard » les larmes me montaient aux yeux, ce chant me ramenait dans ce sinistre wagon où sous les coups nous devions nous serrer toujours plus. Le chiffre de 100 par wagon avait été décidé par nos bourreaux. J’entends encore le bruit sec de la porte que l’on fermait sur nous, nous ne pouvions pratiquement pas bouger.
Jean Ferrat rend hommage à son père arrêté par la Gestapo et déporté à Auschwitz, et à travers lui, à toutes les victimes des bourreaux nazis.
Ta disparition laissera un vide immense, mais tes chansons « Nuit et Brouillard » « La Montagne » « Aimer à perdre la raison » ou « Ma Môme » resteront avec bien d’autres dans nos cœurs reconnaissants. Merci pour ce que tu nous laisses. Repose en Paix.
Hommage à Jean FERRAT
C’est pour toi mon cher Jean que j’ai écrit ces lignes
Après t’avoir un soir entendu nous chanter
Le chant Nuit et Brouillard dont je garde des signes
Dans mon cœur et mes chairs profondément ancrés
Car j’ai connu ces trains roulant vers l’Allemagne
Où nous étions par cent serrés comme des harengs
Et qui nous conduisait vers les sinistres bagnes
Où le voile de la mort était toujours présent
Aussi un grand merci d’avoir pensé aux femmes
Qui furent pendant des siècles maltraitées bafouées
Alors que ce sont elles qui détiennent la flamme
Pour l’avenir de l’homme par sa fécondité.
Tu as aussi chanté beaucoup mieux que personne
Cette France rurale trop souvent oubliée
Quelle soit de l’Ardèche ou bien de la Gascogne
La France reste belle dans sa diversité.
Par le chant ta musique tu nous as fait connaitre
Le poète Aragon avec les yeux d’Elsa
Mais aussi Chagall grand maitre de la palette
Et par ta complainte le poète Neruda
J’aimais t’entendre chanter que la montagne est belle
Qui me ramène à mon Quercy natal
Où je montais cueillir les mûres et les airelles
Pour faire les confitures des saisons hivernales
Jean Ferrat tu aurais encore des choses à dire
Aux pauvres gens oubliés par notre société
Qui aujourd’hui ont même oublié le sourire
Ne croyant plus au mot sacré,fraternité
Jean LAFAURIE, Le 6 juillet 201
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